Définir l'échéance
Là-bas quand je n'ai envie de rien, je m'asseois. J'écoute les oiseaux, les lézards se faufiler dans les feuilles mortes, le vent dans le tilleul, les sapins qui dansent et miment la mer. Je regarde le soleil projeter des ombres, la course des nuages, les différences de tons entre l'herbe, la mousse, le lichen, la menthe, la verveine, la sauge. Je me réjouis des tâches blanches ou noires des vaches pas loin, et souris à celle qui porte désormais une cloche. Je regarde le jardin éclairé par la lune et le ciel peint par le le lever ou le coucher du soleil.
Ici quand je n'ai envie de rien, je tourne en rond. Je me sens abattue. Je vaque de gauche et de droite à de menues occupations, en attendant que l'énergie revienne. Je pense au lendemain ou aux jours d'encore après, et parfois mes jambes sont lourdes à cette idée, car ces jours me déracinent.
Un jour, là-bas deviendra ici.
[Londres, février 2015] - Vous avez vu ce regard déterminé ?